Perspectives des marchés mondiaux – Mise à jour du troisième trimestre : La grande réouverture

 

Les espoirs de reprise au moment de la levée, à l'échelle mondiale, des mesures de confinement imposées dans le contexte de la pandémie du coronavirus ont contribué au redressement des marchés. Le sentiment de survente a profité au rebond, mais, maintenant que le sentiment des investisseurs se retrouve au neutre, il en va de même pour les perspectives à l'égard des marchés qu’adoptent nos stratèges.

Thèmes principaux du marché  

Avec la reprise du marché, la valeur des actions mondiales ou des titres de créance a perdu de son attrait. Par ailleurs, les perspectives cycliques se sont améliorées dans un contexte de relance budgétaire et monétaire et de réouvertures économiques. Comme nous pouvons nous y attendre, le sentiment n'est plus favorable. À la mi-juin, notre contre-indicateur composite envoie un signal neutre. C'est donc dire que le soutien qu'offraient les conditions de survente s'estompe et que les marchés risquent davantage de reculer en cas de mauvaises nouvelles. 

Une valeur neutre, un sentiment neutre et un cycle favorable nous donnent une vision plus équilibrée des perspectives d'investissement. À court terme, après avoir connu un rebond d'environ 40 % depuis le creux de mars et, maintenant que le sentiment est sur le point de lancer un signal de survente, les marchés sont vulnérables aux mauvaises nouvelles. À moyen terme, nous estimons que les perspectives économiques favorables devraient permettre aux actions de surclasser les obligations. 

Le ralentissement économique historique qu'a connu l'économie américaine s'est accompagné de mesures de relance budgétaire et monétaire tout aussi exceptionnelles. Les investisseurs pourraient bénéficier d'une prime de risque normale plus élevée que d'habitude en raison des mesures inédites et de la possibilité d'une croissance non inflationniste qui pourrait se poursuivre pendant quelques années. Cependant, aux États-Unis, les taux d'infection au coronavirus demeurent relativement élevés. L'apparition d'une deuxième vague y est donc un risque de baisse à surveiller. De même, les élections fédérales américaines, prévues en novembre prochain, sont très serrées et leur issue semble impossible à prédire. Les marchés s'y attarderont plus si le candidat démocrate, Joe Biden, devait prendre une avance décisive.

À l'entrée dans la crise de la COVID-19, l'Europe était désavantagée par l'absence d'un arsenal au chapitre de la politique, mais l'intervention a été surprenante. La Banque centrale européenne a, par exemple, augmenté son programme d'achat d'actifs de plus de 12 % du produit intérieur brut (PIB). En raison de son exposition aux secteurs des services financiers et aux secteurs sensibles aux cycles, comme ceux des produits industriels, des matières et de l'énergie, l'Europe a le potentiel de dégager des rendements supérieurs lors de la deuxième phase de reprise, lorsque l'activité économique reprendra et que les courbes de rendement s'accentueront.

Au Royaume-Uni, à l'incertitude économique découlant du coronavirus s'ajoutent celles entourant les négociations du Brexit. L'indice FTSE 100 a d'ailleurs obtenu le pire rendement de tous les principaux indices boursiers des pays développés. À court terme, l'incertitude entourant le Brexit et la faible baisse du nombre de nouveaux cas de contraction du virus pourraient entraver la reprise du marché du Royaume-Uni, mais nous croyons que le marché du Royaume-Uni offre une bonne valeur à long terme. 

En Chine, la sortie de la crise de la COVID-19 s'est poursuivie au deuxième trimestre 2020, le secteur des services commençant à rattraper le secteur manufacturier. Le gouvernement chinois a également annoncé d'autres mesures de relance, y compris la remise de coupons aux ménages pour encourager les dépenses, tandis que la Banque populaire de Chine rend la politique monétaire plus accommodante. 

Au Japon, la politique budgétaire est désormais favorable, le gouvernement ayant récemment approuvé un deuxième plan de relance de près de 117 trillions de yens (1 trillion de dollars américains). Cependant, le pays restera probablement à la traîne par rapport aux autres économies développées en raison des faiblesses structurelles qui le caractérisent en ce qui a trait à sa politique monétaire et à sa déflation continuelle. 

L'Australie a réussi à contenir le coronavirus en adoptant une combinaison de contrôles frontaliers rigoureux et de mesures de confinement. Les forts niveaux d'endettement des ménages et la faible augmentation des salaires invitent toutefois le consommateur à la prudence, ce qui sera un obstacle à la reprise nationale.

Au Canada, d'après les données de haute fréquence, comme les transactions passées sur les cartes de crédit, le creux conjoncturel aurait été atteint en avril. Il faudra certes attendre un certain temps avant que tous les emplois soient récupérés; mais le rapport sur l'emploi de mai envoie le signal qu'une reprise graduelle est en branle.

Perspective economique

  • Les plans de relance budgétaire adoptés aux États-Unis depuis mars offrent à l'économie du pays les plus importantes mesures budgétaires mises en place depuis la Deuxième Guerre mondiale. Et d'autres mesures seraient à venir, c'est pourquoi nous sommes optimistes à l'égard des perspectives économiques américaines.
  • Dans la zone euro, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prédit un recul du produit intérieur brut (PIB) de 9,1 % cette année, suivi d'un rebond de 6,5 % en 2021. Au Royaume-Uni, elle prévoit une baisse de 11,5 % du PIB en 2020, suivie d'une reprise de 9 % en 2021.
  • Bien que les risques géopolitiques entre les États-Unis et la Chine soient en hausse, nous estimons peu probable que le discours entre les États-Unis et la Chine mène à la dissolution de l'entente partielle qui a été signée plus tôt cette année. 
  • La Chine semble bien positionnée pour une forte reprise au deuxième semestre de 2020 et en 2021, lorsque les mesures de relance entreront en vigueur et que l'économie mondiale se redressera. 
  • Nous sommes d'avis que la reprise s'accompagnera d'une longue période de faible croissance inflationniste, soutenue par des mesures de relance monétaire et budgétaire.

Aperçu des catégories d'actifs 

Actions : Préférence à l'égard des actions non américaines 
Nous privilégions les actions non américaines aux dépens des actions américaines, une position qui s'explique en partie par les valorisations relativement élevées ainsi que par la probabilité que les profits des entreprises s'améliorent lors de la deuxième phase de reprise économique de l'après-coronavirus. Les actions cycliques et de valeur devraient alors être favorisées par rapport aux actions défensives et de croissance, et, dans les autres pays, ces actions sont surpondérées par rapport aux États-Unis.  

Nous croyons également que les actions des marchés émergents offrent une bonne valeur. Le déconfinement précoce de la Chine conjugué à des mesures de relance supplémentaires devrait profiter aux marchés émergents dans leur ensemble.

Revenu fixe : Les obligations d'État sont chères globalement
Nous trouvons également que les obligations d'État sont chères globalement. La faiblesse de l'inflation et la position conciliante des banques centrales devraient limiter la hausse des taux des obligations au cours de la reprise d’après confinement. Nous adoptons une position neutre à l'égard des titres de créance à rendement élevé et de qualité.

Devises : Le dollar américain devrait se déprécier lors de la reprise 
Le dollar s'apprécie généralement pendant les ralentissements mondiaux et se déprécie lors de la phase de reprise. Les devises tributaires des marchandises, comme les dollars australiens, néo-zélandais et canadiens, qui sont sensibles à l'économie, devraient être les principaux bénéficiaires. L'euro et la livre sterling sont sous-évalués en milieu d'année 2020.


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