Perspectives des marchés mondiaux – Mise à jour du T4: Le cycle recommence

Malgré la surchauffe des actions technologiques et l’incertitude entourant les élections américaines, nous pensons que les progrès réalisés dans la mise au point de vaccins, les politiques accommodantes des banques centrales et la poursuite de la reprise économique devraient permettre aux marchés boursiers de grimper.

Thèmes principaux du marché

Le marché mondial se trouve à un stade précoce de la phase de reprise du cycle économique après la récession liée à la COVID–19. Cela suppose une période prolongée de faible inflation et de faible croissance des taux d’intérêt, soit des conditions qui favorisent généralement les actions par rapport aux obligations. Néanmoins, au vu d’un rebondissement aussi rapide, un repli des marchés boursiers ne serait pas surprenant. Les valorisations des actions technologiques sont élevées et les élections américaines suscitent de l’incertitude concernant les changements fiscaux, la réglementation gouvernementale et la résurgence des tensions commerciales entre la Chine et les États–Unis. Par ailleurs, nous pensons que le marché se prépare à se détourner des titres technologiques et de croissance, qui sont actuellement en tête, pour se tourner vers les titres cycliques et de valeur. Cela implique également une rotation vers les actions non américaines, l’Europe et les marchés émergents pouvant en être les principaux bénéficiaires, à notre avis.

Notre processus de prise de décision en matière de placement axé sur le cycle, la valeur et le sentiment laisse transparaître que les actions mondiales sont légèrement chères, que le sentiment est neutre et que le cycle est favorable. Par conséquent, nous sommes neutres en ce qui concerne les perspectives à court terme, mais modérément positifs à moyen terme, les valorisations légèrement coûteuses étant compensées par les perspectives positives du cycle.

Aux États–Unis, la décision de la Réserve fédérale (Fed) de cibler l’inflation moyenne marque un tournant important. Cette décision devrait prolonger l’expansion et retarder le jour fatidique où les marchés d’actions devront tenir compte de la hausse des taux d’intérêt. Parmi les principales incertitudes, citons la prochaine élection présidentielle de novembre qui opposera Donald Trump à Joe Biden. Nous croyons que la contestation des résultats électoraux, avec des implications déstabilisatrices pour les marchés, est un risque bien réel. Une victoire de Donald Trump aux élections profiterait probablement aux actions américaines (étant donné que les hausses d’impôts seraient évitées et que le protectionnisme serait accru), tandis qu’une victoire de Joe Biden profiterait probablement aux actions non américaines (compte tenu des relations étrangères et commerciales plus harmonieuses). L’autre risque majeur est une deuxième vague d’infections au coronavirus entraînant un nouveau confinement. Pour le moment, cependant, nous estimons qu’une deuxième série de confinements importants sera évitée.

En Europe, les indicateurs économiques ont rebondi après l’assouplissement des mesures de confinement. Si les infections ont augmenté, les taux d’hospitalisation et de mortalité restent modestes parce que les infections touchent désormais des groupes d’âge plus jeunes et que les traitements sont plus efficaces. En raison de son exposition aux secteurs des services financiers et aux secteurs sensibles aux cycles, comme ceux des produits industriels, des matières et de l’énergie, cette région a le potentiel de dégager des rendements supérieurs lors de la deuxième phase de reprise, lorsque l’activité économique reprendra et que les courbes de rendement s’accentueront. 

Au Royaume–Uni, l’incertitude entourant le Brexit domine les perspectives. Un accord commercial doit être conclu entre l’Union européenne et le Royaume–Uni d’ici la fin de l’année, mais les négociations sont au point mort. Nous croyons qu’une entente, au moins sur les grandes lignes, sera conclue, mais que le risque d’une sortie sans accord est désagréablement élevé. L’incertitude suscitée par le Brexit est palpable dans l’indice FTSE 100 qui a affiché le pire rendement au 16 septembre de tous les principaux indices boursiers des pays développés cette année. Nous croyons que le marché du Royaume–Uni offre une bonne valeur à long terme

L’économie chinoise est en nette amélioration depuis la crise de la COVID–19, de nombreux indicateurs pointant désormais vers une croissance sur l’année. La politique budgétaire devrait rester très accommodante pendant le reste de l’année, et nous pensons que la création de crédit sera solide.

L’économie japonaise reste à la traîne par rapport à la reprise économique observée dans d’autres grandes régions, le secteur des services étant particulièrement décevant. En dépit de la poursuite de la stratégie des Abenomics sous la direction du nouveau Premier ministre Yoshihide Suga et de la possibilité de nouvelles mesures de relance, nous pensons que le Japon demeurera à la traîne dans la reprise en raison d’une politique monétaire limitée et d’une dynamique déflationniste.

En Australie, les politiques monétaires et budgétaires devraient rester accommodantes. Le gouvernement va annoncer de nouvelles mesures dans le budget d’octobre, et nous pensons que la Banque de réserve d’Australie maintiendra ses taux à un niveau stable.

Au Canada, les dépenses de consommation ainsi que les tendances récentes relatives au logement et à l’emploi suggèrent que la reprise est amorcée. Nous croyons que les politiques budgétaires et monétaires expansionnistes devraient perdurer pendant encore quelque temps.

Point de mire sur l’économie

  • Alors que le niveau de la dette publique des économies développées devrait augmenter pour atteindre environ 15 % du produit intérieur brut (PIB) en moyenne, nous croyons que l’austérité budgétaire et le resserrement de la politique monétaire ne sont pas à l’ordre du jour à court terme.
  • Nous ne nous attendons pas à ce que les poussées d’inflation aux États–Unis (et donc les hausses de taux de la Fed) représentent un risque sérieux avant 2023.
  • La reprise en Europe devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres, car la région est plus exposée au commerce mondial que les États–Unis et devrait profiter davantage du redressement de la demande chinoise.
  • Malgré l’escalade des tensions commerciales entre les États–Unis et la Chine, nous pensons que la première phase de l’accord commercial restera intacte jusqu’à l’élection présidentielle américaine.
  • Nous sommes d’avis que la reprise mondiale après la récession s’accompagnera d’une longue période de faiblesse de l’inflation, soutenue par des mesures de relance monétaire et budgétaire.

Point de mire sur les catégories d’actifs

Actions : Préférence à l’égard des actions non américaines
Nous préférons les actions non américaines aux actions américaines. Nous pensons que la deuxième étape de la reprise économique après l’épidémie de coronavirus devrait favoriser les valeurs cycliques sous–évaluées au détriment des titres technologiques et de croissance coûteux. Notons que les autres grands marchés sont surpondérés en valeurs cycliques par rapport aux États–Unis. 

Nous croyons que les actions des marchés émergents offrent une bonne valeur. La sortie précoce de la Chine du confinement de la COVID–19 et les mesures de relance récentes devraient profiter aux marchés émergents dans leur ensemble.

Revenu fixe : Les obligations d’État sont chères globalement
Nous trouvons également que les obligations d’État sont chères globalement. La faiblesse de l’inflation et la position conciliante des banques centrales devraient limiter la hausse des taux des obligations au cours de la reprise économique suivant les confinements. Nous adoptons une position neutre à l’égard des titres de créance à rendement élevé et de qualité.

Devises : Le dollar américain est susceptible de s’affaiblir avec la reprise
Compte tenu de son caractère contracyclique, nous nous attendons à ce que le dollar américain s’affaiblisse pendant la reprise. Le dollar américain s’apprécie généralement pendant les ralentissements mondiaux et se déprécie lors de la phase de reprise. Les principaux bénéficiaires devraient être les devises tributaires des marchandises sensibles à l’économie, soit le dollar canadien, le dollar néo–zélandais et le dollar australien. L’euro et la livre sterling nous paraissent sous–évalués.

Perspectives des marchés mondiaux en 2020 – Mise à jour du T4.