Perspectives des marchés mondiaux en 2021 – Mise à jour du troisième trimestre : La chanson reste la même

La réouverture de l’économie mondiale reste sur la bonne voie alors que les taux de vaccination contre la COVID-19 augmentent. Si la hausse de l’inflation est devenue une préoccupation, la flambée des prix semble pour l’instant transitoire. En fin de compte, nous continuons de privilégier le scénario de reprise après pandémie, qui privilégie les actions par rapport aux obligations, le facteur valeur par rapport au facteur croissance et les actions non américaines par rapport aux actions américaines. 

Thèmes principaux du marché

Avec des taux de vaccination à la mi-juin proches de 50 % aux États-Unis et en Europe, supérieurs à 60 % au Royaume-Uni et commençant enfin à s’accélérer au Japon, nous estimons que la réouverture économique devrait se poursuivre dans les principales économies développées jusqu’au second semestre de 2021. Dans ce contexte, l’attention des marchés s’est portée sur la force du rebond de la croissance, les incidences pour l’inflation et le calendrier des mesures prises par les banques centrales pour réduire les achats d’actifs et éventuellement relever les taux d’intérêt.

Nous sommes d’avis que le pic d’inflation est essentiellement transitoire, une combinaison d’effets de base, depuis la chute de l’indice des prix à la consommation américain lors du confinement initial l’an dernier, et de goulots d’étranglement temporaires de l’offre. Les attentes du marché concernant le relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine en 2022 nous semblent prématurées. La Réserve fédérale devrait commencer à réduire ses émissions en 2022, et la première hausse des taux d’intérêt devrait avoir lieu au second semestre de 2023.

Notre processus de décision en matière d’investissement basé sur le cycle, la valeur et le sentiment (CVS) nous porte à conclure que les actions mondiales restent chères, le marché américain très cher compensant la meilleure valeur ailleurs. Nous croyons que le sentiment s’approche du seuil de surachat, mais sans atteindre des niveaux dangereux d’euphorie. Le cycle économique en est encore aux premiers stades de la reprise après la récession provoquée par le confinement, et la vigueur du cycle nous incite à préférer les actions aux obligations au moins pour les 12 prochains mois, malgré des valorisations onéreuses. Cette situation renforce également notre préférence pour le facteur valeur par rapport au facteur croissance et pour que les actions non américaines surpassent le marché américain.

Aux États-Unis, la croissance des bénéfices du S&P 500® a pulvérisé les attentes du consensus du secteur au premier trimestre (52 % de résultats réels contre 24 % de résultats attendus), et nous nous attendons à ce que les résultats du second trimestre soient considérablement plus solides à mesure de la progression de la réouverture. La réalisation de bénéfices solides sera particulièrement déterminante pour le marché américain, compte tenu des valorisations actuelles basées sur une série de mesures d’évaluation types.

En Europe, le déploiement des vaccins s’est accéléré, et une réouverture plus soutenue des économies est en bonne voie pour le second semestre de l’année. Nous prévoyons que l’indice MSCI EMU, qui est représentatif de l’Union économique et monétaire européenne surpasse le S&P 500 en 2021. L’exposition de la région aux valeurs financières et aux secteurs sensibles au cycle comme les valeurs industrielles, les matériaux et l’énergie, ainsi que son exposition relativement faible à la technologie, lui confèrent le potentiel nécessaire pour surpasser la phase post-vaccinale de la reprise, lorsque l’activité économique reprendra et que les courbes de rendement en Europe s’accentueront.

Nous estimons que le Royaume-Uni est prêt pour un fort rebond du produit intérieur brut (PIB) et des bénéfices des entreprises, car il se remet des deux vents contraires du Brexit et de la pandémie. Le marché britannique est surpondéré dans les secteurs cycliques de valeur, comme les matériaux et les finances, qui profitent de la réouverture post-pandémie. Les valeurs financières devraient également être stimulées par l’amélioration des marges d’intérêt résultant de l’accentuation de la courbe de rendement, la Banque d’Angleterre s’apprêtant à relever ses taux d’intérêt (même si nous ne croyons pas qu’elle le fera avant la Réserve fédérale). Le Royaume-Uni, comme le révèle l’indice FTSE 100, est le moins cher des principaux marchés boursiers développés, et nous sommes d’avis que cela devrait lui permettre de dégager des rendements supérieurs à ceux des autres marchés au cours de la prochaine décennie.

Les actions chinoises ont connu des difficultés au cours des deux derniers mois, en partie en raison de la réglementation croissante des entreprises technologiques chinoises, et en particulier de leur incursion dans les services financiers. La prévision des mesures réglementaires est une tâche difficile, mais notre hypothèse de base est que la plupart des changements de réglementation sont derrière nous pour le moment.

En ce qui concerne le Japon, nous prévoyons une solide reprise économique au cours du second semestre de l’année, stimulée par de fortes dépenses d’investissement à l’échelle mondiale et un retour de l’activité des services sur le plan national. 

L’économie australienne continue d’afficher une croissance solide et, à la mi-année, elle compte plus de personnes employées qu’avant l’épidémie de COVID-19. Nous pensons que la Reserve Bank of Australia poursuivra son programme d’assouplissement quantitatif jusqu’à ce que la Réserve fédérale commence à réduire ses effectifs, et qu’une hausse du taux d’escompte est encore loin.

Au Canada, la relance de l’économie nationale et la poursuite de la reprise mondiale créent des conditions favorables pour les actions canadiennes à orientation cyclique, notamment par rapport aux actions américaines.

Points de vue sur l’économie

  • Nous prévoyons une forte croissance économique aux États-Unis au cours du second semestre de cette année. Une croissance du PIB réel d’environ 7 % pour 2021 constituerait le meilleur résultat pour l’économie du pays depuis 1984.
  • Selon nous, la flambée de l’inflation est essentiellement transitoire et que les principales banques centrales, la Réserve fédérale en tête, ne relèveront pas leurs taux d’intérêt avant deux ans.
  • La reprise de l’Europe après le confinement devrait être extrêmement solide. Nous prévoyons que le PIB rebondira d’environ 5 % cette année, après la baisse de près de 7 % enregistrée l’année dernière.
  • Dans notre scénario de base, la croissance chinoise devrait rester solide tout au long de l’année. Il existe encore un certain potentiel de rattrapage de la part de la consommation intérieure, et le volet de la production de son économie devrait bénéficier de la reprise économique mondiale.
  • Nous estimons que les taux d’intérêt à long terme auront une légère tendance à la hausse au cours des prochains mois, car la croissance mondiale poursuit son amélioration. Nos modèles suggèrent une fourchette de 1,5 % à 2,0 % pour le bon du Trésor américain à 10 ans pour le reste de l’année.

Points de vue sur les catégories d’actifs

Actions : Préférence pour les actions non américaines
La reprise économique post-vaccinale devrait favoriser les valeurs de rendement cycliques sous-évaluées par rapport aux valeurs technologiques et de croissance coûteuses. Par rapport aux États-Unis, les actions cycliques de valeur sont surpondérées dans le reste du monde.

Revenu fixe : Les obligations d’État restent chères
Nous estimons que les obligations d’État sont chères et que les rendements subiront des pressions à la hausse à mesure que les écarts de production se résorberont et que les banques centrales chercheront à réduire leurs achats d’actifs.

Devises : Le dollar américain devrait s’affaiblir
Le dollar américain devrait s’affaiblir une fois que les investisseurs auront pleinement intégré les attentes de resserrement de la Réserve fédérale et que la reprise économique mondiale sera plus solidement ancrée. Le dollar s’apprécie généralement pendant les ralentissements mondiaux et se déprécie lors de la phase de reprise. Le principal bénéficiaire sera probablement l’euro, qui est encore sous-évalué. Nous estimons également que la livre sterling et les monnaies-marchandises sensibles à l’économie, à savoir le dollar canadien, le dollar néo-zélandais et le dollar australien, peuvent encore progresser, même si ces monnaies ne sont plus sous-évaluées à long terme.

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