Trois points de mire pour les investisseurs pendant les 100 premiers jours de la nouvelle administration américaine

Résumé :

  • La nouvelle administration du président américain élu Donald Trump pourrait apporter des changements importants aux politiques fiscales, commerciales et d’immigration.
  • Nous pensons que d’éventuels tarifs douaniers américains pourraient provoquer une certaine volatilité sur les marchés au cours des 100 premiers jours.
  • Nous sommes optimistes quant aux perspectives de croissance des États-Unis pour 2025, mais nous serons attentifs à l’agressivité avec laquelle la nouvelle administration poursuivra les politiques perçues comme positives pour le marché (réductions d’impôts et déréglementation) et négatives pour le marché (tarifs douaniers et immigration).

Alors que le président américain élu Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions, son programme, soutenu par un Congrès contrôlé par les Républicains, présente à la fois des opportunités et des risques. Toutefois, avec une majorité réduite à la Chambre, le rythme et la portée de l’action législative pourraient être plus mesurés que prévu. Voici les domaines clés que les investisseurs devraient, selon nous, suivre de près au cours des 100 premiers jours :

1) Politique budgétaire : Les réductions d’impôts au centre de l’attention

Nous considérons les réductions d’impôts comme un domaine clé de l’attention des investisseurs, étant donné qu’elles peuvent avoir un impact significatif sur les bénéfices des entreprises et le sentiment du marché. Cependant, une divergence d’approche de la politique fiscale entre les leaders républicains pourrait entraîner des retards et des complications.

Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, plaide en faveur d’une procédure accélérée pour faire avancer l’ensemble du programme de Trump. En revanche, le chef de la majorité sénatoriale, John Thune, a esquissé une stratégie plus méthodique, en deux étapes : un projet de loi dans les 30 premiers jours, axé sur la sécurité des frontières et la défense, suivi d’un projet de loi de réforme fiscale plus tard dans l’année.

Le deuxième programme, qui devrait se concentrer sur la réforme fiscale, pourrait inclure des mesures telles que l’extension des réductions d’impôts de 2017 et la réduction du taux d’imposition des sociétés de 21 % à 15 %. Si elles sont adoptées, ces mesures pourraient accroître les bénéfices du S&P 500 de 5 %. Toutefois, les investisseurs devront attendre que les détails importants soient clarifiés, notamment pour savoir si les réductions d’impôts pour les sociétés s’appliquent à toutes les entreprises américaines ou seulement aux fabricants nationaux. Selon nous, cela pourrait rendre critique la sélection de titres spécifiques.

2) Tarifs douaniers : Les risques pourraient ne pas être entièrement pris en compte.

Le président élu Trump a proposé des tarifs douaniers sur les produits de ses principaux partenaires commerciaux, notamment le Canada, la Chine, le Mexique, l’Union européenne, le Brésil, la Russie et l’Inde, ce qui représente plus de 60 % des importations de produits américains. Compte tenu de l’autorité exécutive considérable que Trump détient sur cette question, le marché est confronté à un premier test clé : la rhétorique sur les tarifs douaniers se traduira-t-elle en politique?

Si ces tarifs douaniers sont adoptés, ils pourraient avoir des conséquences profondes, en perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales, en renforçant le dollar américain, en augmentant les coûts pour les entreprises et, en fin de compte, en faisant grimper les prix pour les consommateurs. Ces risques peuvent ne pas être pleinement reflétés dans les prix du marché, ce qui présente un risque évident de volatilité accrue, en particulier dans les premiers mois de la présidence de Trump.

3) Politique d’immigration : Impact économique des déportations potentielles

Les États-Unis n’ont pas connu de programme de déportation de l’ampleur de celui proposé par le président élu depuis 1954. Sous la présidence de Dwight D. Eisenhower, environ 1,3 million de personnes ont été déportées, ce qui équivaut à environ 3,3 millions de personnes aujourd’hui.

D’un point de vue économique, la croissance du PIB dépend de la population en âge de travailler et de sa productivité. Si les déportations augmentent de manière significative, l’impact sur le marché du travail pourrait être important. Nous montrons ci-dessous les effets potentiels de premier ordre des différents scénarios d’expulsion sur la croissance économique :

  • Les flux d’immigration diminuent pour atteindre les niveaux observés lors du premier mandat de Trump (en gris)
  • Un nombre estimé de 647 000 migrants ayant fait l’objet d’une décision de justice active ou en cours d’exécution sont expulsés (orange)
  • Les 8 millions de migrants non autorisés sont expulsés (rouge)

Les conséquences économiques de ces scénarios pourraient être plus importantes que ne le suggèrent les chiffres immédiats, en particulier si des secteurs comme la construction et l’agriculture, qui dépendent fortement de la main-d’œuvre immigrée, sont touchés de manière significative. La possibilité d’un ralentissement de la croissance économique, voire d’une récession dans le cas le plus extrême, sera un élément important à surveiller par les investisseurs dans les premiers jours de la nouvelle administration.

Population growth

En conclusion

Alors que le président élu Trump entre en fonction, la confiance des entreprises augmente et les perspectives pour 2025 restent optimistes. Toutefois, les politiques de l’administration comportent à la fois des avantages et des risques potentiels. Les réductions d’impôts et la déréglementation pourraient stimuler la croissance des entreprises, tandis que les tarifs douaniers et les changements en matière d’immigration pourraient introduire une certaine volatilité sur les marchés. Les prochains mois apporteront des éclaircissements essentiels sur l’évolution de ces politiques, et les investisseurs devront rester agiles pour naviguer dans les changements potentiels du sentiment du marché. En fin de compte, nous pensons que 2025 sera probablement une année d’équilibre entre la croissance américaine et l’incertitude politique, alors que la nouvelle administration américaine arrive au pouvoir.