Perspectives des marchés mondiaux 2024 – Mise à jour du T2 Exubérance contenue

Sommaire exécutif:

  • Nous pensons qu’il est plus probable qu’improbable que les États-Unis évitent une récession en 2024, mais l’incertitude économique reste élevée, car l’économie tourne à plein régime, l’épargne des ménages diminue, le marché de l’emploi ralentit et la courbe de rendement du Trésor américain est toujours inversée.
  • La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque du Canada devraient commencer à réduire leurs taux d’intérêt d’ici la mi-année. Nous pensons que la Banque d'Angleterre et la Banque de réserve d'Australie pourraient leur emboîter le pas au cours du troisième trimestre de l'année.
  • Dans un contexte économique incertain, nous soulignons l'importance de la sélection et de la diversification des titres au cours du deuxième trimestre.


Synopsis

Nous pensons que l’optimisme à l’égard d’un scénario d’atterrissage en douceur, où la croissance économique ralentit mais où une récession est évitée, peut apporter plus de gains au marché à court terme, alors que l’inflation diminue et que les banques centrales envisagent de commencer à assouplir leur politique vers la mi-année. Cependant, nous pensons que les risques d’un ralentissement économique plus marqué plus tard en 2024 sont élevés, car l’impact décalé des précédentes hausses de taux d’intérêt ne s’est pas encore pleinement fait sentir. 

Thèmes principaux du marché

Raphael Bostic, président de la Federal Reserve Bank of Atlanta, a inventé l’expression exubérance contenue dans un discours récent. Bien que M. Bostic faisait référence au risque d’une nouvelle accélération de l’économie, nous pensons que cette expression reflète également l’état d’esprit des marchés, l’exubérance liée à la surprenante robustesse de l’économie se répercutant sur l’enthousiasme des investisseurs. Associés à la baisse de l’inflation et à la solidité des profits des entreprises, en particulier pour les actions à mégacapitalisation axées sur l’IA (intelligence artificielle), les investisseurs qui craignaient une récession en 2023 sont attirés par le marché, et la dynamique positive a le potentiel de pousser l’indice S&P 500® vers de nouveaux sommets.

Bien qu’un atterrissage en douceur soit possible, nous pensons que les risques que la croissance économique finisse par décevoir les marchés sont sous-estimés. L’avertissement du président Bostic concernant l’exubérance contenue est un avertissement que les investisseurs devraient considérer avec attention, car l’optimisme de cette année pourrait finalement s’avérer excessif.  

Nous pensons toujours que certains des effets de la campagne agressive de resserrement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) continuent de se faire sentir dans l’économie américaine, mais à un rythme plus lent qu’à l’accoutumée. Nous craignons que la prudence de la Fed à l’égard de la rigidité de l’inflation ne retarde encore les réductions de taux. À notre avis, cela augmente la probabilité que l’atterrissage en douceur actuellement prévu par les marchés se transforme en une légère récession. Nous pensons que la Fed commencera à assouplir sa politique monétaire au milieu de l’année, mais nous nous inquiéterons davantage des perspectives à long terme si les baisses de taux sont reportées à la fin de l’année.

Nous pensons qu’il est plus probable qu’improbable que les États-Unis évitent une récession en 2024, mais l’incertitude reste élevée, car l’économie tourne à plein régime, l’épargne des ménages diminue, le marché de l’emploi ralentit et la courbe de rendement du Trésor américain est toujours inversée.

En Europe, les indicateurs d’activité économique surprennent à la hausse, tandis que l’inflation de base se rapproche de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE). La BCE a laissé entendre que les réductions de taux commenceraient probablement en juin en réponse à la tendance à la baisse de l’inflation de base.

Les perspectives pour le Royaume-Uni restent difficiles. La croissance du PIB (produit intérieur brut) stagne et l’inflation diminue à un rythme plus lent que dans les autres économies développées. Le marché s’attend à ce que la Banque d’Angleterre commence à baisser ses taux d’intérêt au troisième trimestre, ce qui apporterait un certain soulagement.

La Chine a annoncé un objectif de croissance du PIB d’environ 5 % pour 2024. Contrairement à l’année dernière, son économie ne bénéficiera pas d’une réouverture post-pandémie, ce qui nous amène à penser que cet objectif sera difficile à atteindre.

Le Japon surpasse les attentes en termes d’activité économique et de croissance des profits des entreprises, ainsi que sur les marchés financiers, où l’indice des prix des actions de Tokyo (TOPIX) est le marché le plus performant depuis le début de l’année. Nous prévoyons une croissance tendancielle au Japon pour le reste de l’année.

Nous nous attendons à ce que l’économie australienne continue d’afficher une croissance inférieure à la tendance, mais nous pensons qu’une récession sera évitée. La Reserve Bank of Australia sera probablement en retard sur les autres banques centrales en ce qui concerne la réduction des taux, et nous prévoyons la première réduction des taux à la fin du troisième trimestre.

Au Canada, nous pensons qu’une récession est plus probable qu’improbable au cours des 12 à 18 prochains mois, et la Banque du Canada devrait commencer à réduire ses taux d’ici la mi-année.

Points de vue économiques

  • Inflation américaine
    Nous pensons qu’une inflation de 2 à 2,5 % est prévue pour la fin de 2024. Cela devrait permettre à la Fed de commencer à ramener progressivement sa politique à un niveau plus normal vers le milieu de l’année.
  • Politique de la Banque du Japon
    La croissance des salaires et les anticipations d’inflation ont évolué vers des niveaux compatibles avec l’objectif d’inflation de la Banque du Japon (BdJ). Nous pensons que cela devrait permettre à la Banque du Japon de normaliser lentement sa politique jusqu’en 2024.
  • Résilience européenne
    Nous pensons que la reprise des prêts bancaires en Europe suggère que la dynamique économique positive de la région peut être maintenue au cours du prochain trimestre.
  • Stimulus de la Chine
    De notre point de vue, l’objectif de croissance du PIB de la Chine de 5 % pour 2024 suggère que des mesures politiques plus significatives seront prises prochainement.
  • Assouplissement de la Banque d’Angleterre (BdE)
    Les marchés des titres à revenu fixe s’attendent à ce que la BdE procède à deux ou trois baisses de taux de 25 points de base cette année. Ce chiffre nous semble sous-estimé, compte tenu de la faiblesse sous-jacente de l’économie du Royaume-Uni.

Aperçu des catégories d’actifs

Actions : Neutre
Les perspectives des marchés des actions semblent limitées par des multiples de valorisation élevés, des prévisions de croissance des bénéfices optimistes et un sentiment de surconsommation. Les stratégies de nos portefeuilles sont neutres par rapport aux principales régions d’actions. Alors que les actions des pays développés non américains se négocient toujours avec une forte décote par rapport aux actions américaines, nous pensons qu’il existe une grande incertitude quant à la capacité de ces marchés à dégager des bénéfices différenciés.

Titres à revenu fixe : Les obligations d’État offrent une valeur attrayante
Nous pensons que les obligations d’État offrent une valeur attrayante pour les investisseurs, car les taux de rendement se négocient encore bien au-delà de l’inflation attendue. Les bons du Trésor américain constituent pour nous une surpondération privilégiée, car nous estimons que le point à cinq ans de la courbe de rendement offre une valeur particulièrement intéressante. Nous pensons également que la courbe pourrait se repentifier si des baisses de taux plus agressives étaient décidées au cours des prochaines années.

Devises : Position neutre sur le dollar américain
Le dollar américain est surévalué, ce qui laisse entrevoir un potentiel de baisse du billet vert à moyen terme. Toutefois, l’éventualité d’une récession mondiale en 2024 pourrait entraîner une nouvelle hausse du dollar à court terme, les investisseurs se tournant vers la sécurité relative des actifs américains. Nous pensons que ces risques à double facette justifient une position neutre.

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