Janvier 2024
Une fin d’année en apothéose

Les marchés boursiers ont fini l’année en beauté, en venant s’approcher de niveaux historiques. Ainsi, l’année 2023 aura été un effet miroir de l’année 2022, avec la majorité des classes d’actifs ayant fortement rebondi. La résilience de l’économie, notamment américaine, ainsi que l’atténuation des pressions sur les prix ont continué de plaider en faveur d’un scénario de « soft landing ». De plus, les attentes accrues de baisses de taux des banques centrales en 2024 ont également stimulé le sentiment des investisseurs. En cela, les valeurs technologiques de grandes capitalisations accaparent la première place du classement sur l’année, même si les valeurs de petites et moyennes capitalisations ont signé une très forte progression sur le mois de décembre, grâce à l’engouement retrouvé des investisseurs pour les actifs risqués.

Commentaire de marché

Les marchés repartaient du bon pied en début de mois, prolongeant le fort rallye observé en novembre. En cela, l’économie américaine prouvait une nouvelle fois sa résilience, notamment sur le marché de l’emploi. En effet, contre les attentes du consensus, le taux de chômage du mois de novembre chutait à 3,7% (contre 3,9% le mois précédent) avec une création de 199 000 nouveaux emplois, un chiffre au-dessus des attentes et en hausse par rapport au mois précédent. Par ailleurs, l’indice d’activité économique PMI était en hausse, à 51,0 en décembre contre 50,7 auparavant, avec notamment un secteur des services plus fort qu’attendu (51,3 vs. 50,7). De même, les ventes aux détails aux Etats-Unis progressaient de +0,3% sur le mois, et battaient pour le 5ème mois consécutif les attentes des analystes.

De l’autre côté, l’inflation poursuivait sa décrue. En effet, que ce soit aux Etats-Unis avec une inflation à 3,1% en glissement annuel (contre 3,2% le mois précédent) ou en Europe à 2,4% (contre 2,9% le mois précédent), la poursuite de la baisse de l’inflation sans véritable trou d’air au niveau de l’économie vient conforter les investisseurs dans un scénario de « soft-landing », synonyme d’un contexte favorable pour les actifs risqués. Les marchés saluaient également une nouvelle forte chute de l’inflation au Royaume-Uni, de 4,6% à 3,9% en glissement annuel, qui avait tardé à se matérialiser par rapport aux zones citées précédemment.

Du côté des banques centrales des économies majeures, celles-ci laissaient leur taux directeurs inchangés comme attendu. Cependant les investisseurs ont porté une attention particulière au discours de la Fed, qui est apparue plus accommandante qu’à l’accoutumée. En cela, Jerome Powell a reconnu les efforts atteints sur le front de l’inflation tout en soulignant que le travail n’était pas encore terminé. Néanmoins, les membres décideurs de la Fed commenceront à discuter de l'assouplissement de la politique monétaire en 2024 dans un contexte économique certes résilient mais qui montre des signes de ralentissement. En parallèle, les projections économiques de la Fed montrent désormais que ses membres s’attendent à voir 75 points de base de baisses de taux sur l’année 2024, soit 25 points de base de plus que les projections économiques de septembre. Une incertitude existe toujours sur le calendrier de ces baisses de taux, mais le consensus s’attend de plus en plus à voir une première baisse lors de la réunion de la Fed en Mars 2024. Ces perspectives d’une politique monétaire moins restrictive, couplées aux perspectives d’un scénario de « soft-landing », ont porté l’engouement des investisseurs à la fois sur les marchés actions et sur les marchés de taux au cours du mois.

Dans ce contexte, les marchés internationaux terminent le mois de décembre sur une note très positive, en hausse de +3,6% pour l’indice MSCI World (en euros). Le sentiment risk-on a notamment profité aux valeurs de petites et moyennes capitalisations (Russell 2000 + 10,8% en euros), tandis que les actions émergentes restent à la traine (MSCI EM +2,6% en euros) toujours pénalisées par les difficultés de la Chine et de la méfiance des investisseurs (MSCI China -3,6%).

Ainsi, le mois de décembre vient clôturer une année très porteuse pour les marchés actions, avec des performances à deux chiffres pour la plupart des zones géographiques. A titre d’exemple, les actions internationales progressent de +19,6% (MSCI World en euros), les actions de la zone euro +22,2% (Euro Stoxx 50), les actions américaines de +21,4% (S&P 500 en euros) ou encore les actions japonaises de +16,2% (MSCI Japan en euros). Les valeurs de croissance américaines ont été les grandes gagnantes de l’année 2023, après avoir fortement corrigé en 2022, avec un rebond de +49,5% (en euros) pour l’indice Nasdaq 100. Seul ombre au tableau, les marchés chinois terminent l’année en fort recul (MSCI China -14,2% en euros), ayant souffert de larges flux sortants face au manque de soutien monétaire massif des autorités et une reprise économique qui aura déçu.

Enfin, les marchés obligataires étaient également à la fête. Les anticipations de politiques monétaires moins restrictives pour 2024 ont provoqué une détente sur les taux souverains (taux 10ans US de 4,33% à 3,87%, taux 10 allemands de 2,45% à 2,03%) en décembre. Par ailleurs, les primes de risque crédit ont continué de se resserrer, portées par le sentiment risk-on des investisseurs.