Rapport du gestionnaire d’actions du premier trimestre de 2020 : Numéro spécial sur la COVID-19

Les gestionnaires d’actions ont-ils décelé quelques points positifs malgré la vague de liquidation du trimestre dernier?

 

Le premier trimestre de 2020 a été marqué par des niveaux de volatilité sans précédent et des rendements absolus négatifs importants sur la plupart des marchés boursiers alors que la pandémie de coronavirus battait son plein dans le monde entier. Sans surprise, le trimestre a été essentiellement un terrain difficile pour la gestion active, en particulier pour les gestionnaires d’actions de sociétés à petite capitalisation du Royaume-Uni, du Japon, des marchés émergents, du Canada et des États-Unis.

 

Cependant, sur une base relative, la Chine est apparue au terme de cette période comme l’un des marchés les plus performants au monde, bien qu’elle ait été la première région à signaler un cas de virus. Ce résultat s’explique en grande partie par le fait que la réponse initiale du pays à l’épidémie lui a permis de commencer à revenir à une certaine forme de normalité avant les autres économies.

 

Si le recul de la Chine a été nettement moins marqué que celui de la plupart des marchés, les gestionnaires d’actions de sociétés à grande capitalisation du Japon et des États-Unis ont également obtenu des résultats relativement meilleurs que ceux d’autres grands marchés. Il faut aussi souligner que la faiblesse des devises a également joué un rôle important dans la divergence des résultats. En outre, les conditions du premier trimestre ont été légèrement plus favorables pour les gestionnaires d’actions de sociétés à grande capitalisation en Europe, en Australie et aux États-Unis. Néanmoins, tous les marchés ont affiché des rendements absolus négatifs - pour la plupart, à un niveau suffisamment important pour déclencher un marché baissier.

 

Sur une base relative, on constate que les facteurs de croissance, de qualité, de dynamisme et de faible volatilité ont dégagé de bons résultats dans la plupart des régions, tandis que le facteur valeur a pesé sur le rendement dans toutes les régions. La conjoncture s’est avérée favorable aux secteurs des technologies de l’information, des soins de santé et des biens de consommation de base, qui étaient considérés comme plus résistants ou défensifs. En revanche, les secteurs de l’énergie, des services financiers et des produits industriels, plus exposés aux fermetures mondiales et à l’effondrement de la croissance, ont dû faire face à d’importantes difficultés.

 

Dans l’ensemble, les gestionnaires de toutes les régions ont profité de l’occasion pour réévaluer la capacité de résistance des actions qu’ils détenaient, beaucoup d’entre eux choisissant de rehausser la qualité de leur portefeuille en optant pour des positions assorties d’un bilan plus solide et présentant une meilleure chance de survie La liquidation, qui s’est déroulée sans discernement du point de vue des fondamentaux des sociétés, a également donné aux gestionnaires plus sensibles à l’évaluation la possibilité d’acheter des sociétés de grande qualité auparavant jugées trop chères.

 

L’énergie a été le secteur le plus touché, et les gestionnaires des titres de ce secteur se sont montrés particulièrement actifs, procédant à un examen des titres et à une réduction de l’exposition. Les incertitudes entourant l’offre et la demande de pétrole à court et moyen terme, conjuguées au ralentissement de la croissance mondiale et à la pression sur les bilans potentiellement endettés, sont autant d’éléments qui pénalisent les investisseurs.

 

Par ailleurs, beaucoup de gestionnaires ont ajouté une exposition aux technologies innovantes, secteur qui devrait se renforcer à mesure que les changements de comportement s’accéléreront. Certains gestionnaires qui adoptent une approche axée sur la valeur et plus à contre-courant, souvent plus enclins à agir en amont, explorent également les occasions qui se présentent dans les secteurs du voyage et de la vente au détail - mais cette tendance reste marginale, compte tenu des incertitudes actuelles.

 

Chez Investissements Russell, la relation distincte que nous entretenons avec les gestionnaires financiers nous permet d’accéder à des perspectives uniques et prospectives - d’une vaste gamme de spécialistes provenant de tous les horizons de la gestion. Compte tenu de l'incertitude qui pèse sur l'économie et les marchés, le moment est tout indiqué pour tirer profit de ces idées.

 

C’est dans cet esprit que nous avons rédigé un numéro spécial du rapport des gestionnaires d’actions centré sur le coronavirus. Outre nos principales observations tactiques habituelles concernant les principales régions géographiques et financières du monde, nous avons également fourni des renseignements supplémentaires sur la pandémie et ses répercussions sur les points de vue des gestionnaires pour chaque région.

 

Actions australiennes

Environnement propice à la gestion active

  • Les gestionnaires sont tous convaincus que l’environnement est propice aux achats d’actions. Nous n’avons pas encore observé de rotation importante au sein des portefeuilles, mais plutôt des achats de titres opportunistes que les gestionnaires ont estimé injustement sanctionnés par les marchés. La recherche interne s’accélère et se concentre sur des ajouts probables.

Cap sur le financement

  • Les sociétés ont tendance à privilégier les investisseurs existants et institutionnels pour leur financement, lequel est souvent offert à un prix avantageux. Les gestionnaires identifient les positions qu’ils souhaitent ajouter ou renflouer et se préparent à participer aux opérations de levée de fonds prévues.

L’or retrouve de son attrait

  • Plusieurs gestionnaires ont augmenté leurs participations dans les mines d’or, étant donné que le prix des actions ne reflète pas la hausse de la marge entre le prix de l’or australien et les coûts ou les tenants et les aboutissants de la politique d’assouplissement monétaire.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

L’expérience fait toute la différence 

  • Les gestionnaires de fonds privilégient les équipes de direction expérimentées, car nombre d’entre elles ont dirigé des entreprises pendant la crise financière mondiale.

La communication avec les équipes de direction se poursuit

  • Au contraire, les gestionnaires de fonds affirment qu’ils communiquent plus avec les dirigeants des sociétés, car ils peuvent les joindre plus facilement sur le plan logistique. Cela compense le fait de ne pas pouvoir visiter leurs sites ou rencontrer des membres de la direction de rang inférieur aussi facilement. 

Gestion des risques en fonction des thèmes

  • La plupart des gestionnaires tiennent compte de certains thèmes lorsqu’ils évaluent le risque de l’ensemble du portefeuille, les risques mondiaux, nationaux et défensifs étant les plus courants. En raison de la crise, nous constatons que les gestionnaires tentent de réduire leur exposition au risque lié au bêta du marché1 et d’augmenter l’exposition au risque associé au titre individuel.

Possibilité accrue de sélectionner des titres gagnants

  • Les gestionnaires pensent que certaines sociétés émergeront de la crise sanitaire avec un pouvoir de marché renforcé. Ils les identifient en analysant des scénarios au niveau du secteur et de la société.

Difficultés en matière d’exécution

  • La deuxième moitié du mois de mars a été marquée par une forte augmentation de la volatilité des prix quotidiens et par d’importants mouvements de prix à la clôture des marchés. Les gestionnaires ont évité les négociations dans ce contexte de marché pour éviter de subir des pertes rapides. Ils ont toutefois mis en place des processus de négociation pour surmonter les risques d’exécution découlant de leur distanciation géographique.


Actions canadiennes

Bonne conjoncture pour dénicher des actions

  • Malgré une incertitude incroyable, les liquidations sans discernement ont créé un terrain propice pour les gestionnaires qui ont pu remodeler leurs portefeuilles afin de les adapter aux circonstances actuelles et futures. Les acheteurs de titres hors pairs devraient obtenir de bons résultats lorsque les marchés des actions se redresseront.

Un souci accru de la qualité pour tous les styles

  • Tous les gestionnaires actifs ont accordé la priorité à la survie, à la durabilité des dividendes et à la solidité du bilan, facteurs qui ont dicté la plupart des décisions prises au cours du trimestre. La plupart d’entre eux citent les producteurs pétroliers et les sociétés tributaires du renflouement pour rebondir.

Les avis sur le pétrole sont partagés

  • Certains gestionnaires, principalement ceux axés sur la valeur, ont renforcé leurs positions pétrolières existantes de haute conviction en raison de leur faiblesse ou ont accordé la priorité à celles qui affichaient des bilans plus durables, tandis que d’autres gestionnaires ont entièrement abandonné le secteur de l’exploration et de la production ainsi que celui des services. L’exposition au secteur de l’énergie a globalement reculé.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

Trop vite, trop tôt

  • Le consensus parmi les gestionnaires actifs est que les marchés vont probablement tester à nouveau les planchers de mars avant de connaître une reprise véritable et durable. Les gestionnaires qui se concentrent davantage sur la qualité ou sur les dividendes sont positionnés pour affronter un contexte de récession et ne craignent pas de rester sur la touche, tandis que ceux qui sont plus sensibles à l’économie tentent de trouver un équilibre entre l’aversion au risque et les récompenses en optant pour une qualité supérieure dans les valeurs cycliques.

Repositionnement dans les secteurs de l’énergie et des ressources

  • Les gestionnaires de valeur ayant déjà une exposition à l’énergie ont renforcé les positions les plus convaincantes selon eux compte tenu de la faiblesse des prix, citant les sociétés pétrolières intégrées (à savoir Suncor), les meilleurs producteurs de leur catégorie (à savoir Canadian Natural Resources) et les pipelines (à savoir Enbridge) parmi les secteurs les plus attrayants. Ces gestionnaires visent généralement le long terme, en mettant l’accent sur le potentiel de hausse en période de reprise du marché. D’autres gestionnaires se tournent vers d’autres secteurs, notant de nombreuses occasions intéressantes en dehors des secteurs des ressources (par exemple, le secteur aurifère).

2021 dans la ligne de mire

  • Les gestionnaires s’attendent globalement à ce que le manque de transparence sur les bénéfices jusqu’au second semestre 2020 pousse les investisseurs à baser leurs attentes sur les bénéfices de 2021, plutôt que sur ceux des deux trimestres suivants. D’une manière générale, ils partent de l’hypothèse de bénéfices nuls pour 2020 et se concentrent sur les sociétés capables de survivre à une faiblesse prolongée, en analysant soigneusement certains paramètres comme le taux d’absorption des liquidités2 et les clauses restrictives, ainsi que sur les sociétés qui pourraient prospérer dans une conjoncture plus normale.

Occasions au sein des banques

  • Les banques canadiennes ont suscité l’intérêt de nombreux gestionnaires actifs, tous styles confondus. Dans l’ensemble, elles se négocient à un prix inférieur à la valeur comptable et affichent des rendements supérieurs à 5%. Bien que cycliques par nature, elles souffriront en général de la compression de la marge nette d’intérêts et de l’augmentation des pertes sur prêts résultant de la pandémie. Les banques canadiennes sont incroyablement bien capitalisées et bénéficient d’un appui réglementaire important, ce qui en fait une occasion de valeur très intéressante. La durabilité des dividendes n’est pas une préoccupation, même si la croissance des dividendes est interrompue pour l’instant.


Actions des marchés émergents


Les gestionnaires axés sur les titres de croissance s’appuient sur des positions robustes

  • Les gestionnaires voient des débouchés dans les sociétés Internet chinoises de taille moyenne. Certains gestionnaires se tournent vers les sociétés technologiques de qualité à grande capitalisation qui gagnent des parts de marché, notamment les fabricants de puces, dans d’autres régions, dans le cadre du passage au réseau 5G. Les gestionnaires axés sur la qualité constatent des décotes dans le secteur des franchises au sein des économies de moindre taille en difficulté.

Les gestionnaires axés sur la valeur se préparent à une reprise


  • Confrontés à des valorisations au plus bas, les gestionnaires ont conservé la plupart des positions survendues, mais ont consolidé leurs investissements dans le secteur de l’énergie en misant sur les producteurs à moindre coût et les sociétés minières de haute qualité exploitant des gisements de qualité. Certains gestionnaires ont renforcé leurs positions dans les bénéficiaires des mesures de relance budgétaire - entre autres, dans les secteurs du ciment et de l’immobilier chinois - et dans le tourisme dans une moindre mesure.

Les gestionnaires axés sur les facteurs macroéconomiques recherchent la normalisation


  • Les gestionnaires s’orientent vers des bénéficiaires normalisés, notamment dans les secteurs du commerce de détail, de l’automobile et des technologies innovantes. Ils abordent le secteur des services financiers avec prudence, notamment les titres des assureurs, compte tenu de la baisse des taux d’intérêt, et ils se méfient des contrôles de capitaux en ce qui a trait à l’exposition aux devises spéculatives.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

L’innovation pour défense

  • Le contexte récent a entraîné un nouveau tournant technologique qui favorise les technologies innovantes. Beaucoup de gestionnaires observent que les sociétés du secteur continuent à gagner des parts de marché par rapport à leurs concurrents traditionnels en termes d’accès aux clients finaux, en particulier en Chine, notamment dans les domaines de l’informatique en nuage, des réseaux sociaux, du contenu mobile ou encore du commerce électronique.

Tourisme et vente au détail

  • Les gestionnaires axés sur le marché et la valeur ajoutent peu à peu des titres du secteur touristique survendus, par exemple, dans les domaines des services de voyage, des aéroports et des casinos de Macao. Étant donné l’incertitude quant à la fin du confinement et la menace de contagion mondiale, ils avancent à pas prudents.

Mesures de relance en Chine et secteurs cycliques mondiaux sensibles

  • La Chine est en bonne position pour fournir des mesures de relance budgétaire et déployer sa panoplie d’outils de politiques. En réponse, les gestionnaires axés sur la valeur s’orientent vers les secteurs cycliques favorisés par les politiques - par exemple, le ciment chinois, l’équipement lourd, la 5G et l’immobilier - en raison des meilleures liquidités et d’une plus forte injection de capitaux comparativement à d’autres pays.
  • Les gestionnaires axés sur la valeur se positionnent également en amont de la reprise dans des domaines du cycle mondial où ils voient le remplacement de la demande revenir en ligne, comme l’automobile. Compte tenu des effets de la baisse des taux d’intérêt sur les marges des banques, ils considèrent que les banques coréennes, qui s’échangent à des niveaux proches de ceux de la crise financière mondiale, mais sont mieux capitalisées et plus susceptibles de profiter de la croissance mondiale, présentent de bonnes perspectives.

Positionnement axé sur la qualité pour un meilleur potentiel de croissance

  • L’effondrement des prix du pétrole a fait chuter les titres de l’énergie et a permis aux gestionnaires de valeur de remplacer les producteurs les plus chers par des producteurs russes à moindre coût. Ils se sont également tournés vers des gisements de minéraux et de métaux de meilleure qualité parmi les exploitants miniers (notamment le lithium) qui sont structurellement bien positionnés pour satisfaire la demande de batteries de véhicules électriques.
  • Les gestionnaires axés sur la qualité ont constaté une incohérence par rapport aux fondamentaux dans les sociétés dotées d’une équipe de direction solide que les gestionnaires apprécient. Ceci a été particulièrement le cas dans les économies en difficulté qui ont des monnaies spéculatives, par exemple en Afrique du Sud et au Mexique, où les gestionnaires ont acquis des positions dans des franchises de consommation auparavant coûteuses, notamment des chaînes de vente au détail, des supermarchés et des établissements de boissons.
 

Actions européennes et britanniques

Une reprise en forme de V fait l’unanimité, pourtant…

  • Les gestionnaires tablent sur un retour progressif à la normale en 2021. En raison du confinement, ils s’attendent à une baisse des revenus des sociétés de 25 % en moyenne. Il s’agit d’un scénario de reprise ambitieux qui ne laisse pas beaucoup de place à l’erreur alors que le confinement est progressivement levé sur tous les marchés. Par conséquent, ils s’attendent à ce que la volatilité reste élevée pendant une période prolongée.

Accélération des tendances structurelles

  • De nombreux secteurs ont été paralysés par le confinement. Les gestionnaires s’attendent à ce que les sociétés les plus solides continuent à prendre des mesures pour améliorer leur positionnement. Il existe des occasions dans les secteurs dont les tendances structurelles s’accélèrent et qui pourraient mériter plus d’attention, en particulier l’énergie propre, l’automatisation industrielle, l’adoption des véhicules électriques, les modes de vie sains et la numérisation.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

Banques européennes

  • Face à l’incertitude, et en l’absence de précédents, les investisseurs ont sorti leurs dossiers de 2008 afin de mieux comprendre l’effondrement des secteurs cycliques et des banques en particulier. Pourtant, les gestionnaires axés sur la valeur s’empressent de souligner à quel point le secteur a évolué après les crises de 2008 et 2011, et à quel point le contexte a changé :
    • Les bilans sont plus solides et les ratios de fonds propres moyens sont élevés
    • Les banques semblent être les grandes gagnantes des mesures de relance budgétaire annoncées par les gouvernements européens
    • Les gouvernements ont besoin des banques pour lever des capitaux

Faire le lien entre l’aide gouvernementale et les pratiques ESG des sociétés

  • Alors que le monde se prépare à une vague de liquidités et de soutien des gouvernements dans les trimestres à venir, des débats sur les conditions de ce soutien ont émergé dans toute l’Europe. Quelques pays ont été les premiers à adopter une nouvelle approche, dont le Danemark, qui exclut de ses plans de soutien les sociétés versant des dividendes et les sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux. La France et la Pologne ont suivi le mouvement, envisageant d’exclure les sociétés qui émettent beaucoup de carbone.

Réévaluation des risques du bilan

  • Les gestionnaires réévaluent la solidité du bilan de leurs participations afin de réduire leur exposition à l’effet de levier.

Voyages et loisirs

  • La plupart des gestionnaires ont réduit leur exposition aux voyages et aux loisirs. Certains gestionnaires axés sur la valeur conservent ces positions malgré la baisse des valorisations, estimant qu’ils détiennent les meilleures positions de leur catégorie. Néanmoins, ils ne les renforcent pas de manière notable.

Ils sont tous d’accord sur le fait que le comportement des consommateurs va changer

  • Beaucoup de tendances de fond et technologiques se sont développées dans la foulée des mesures de confinement prises par les gouvernements, notamment les services de communication à domicile, le commerce électronique, les paiements numériques et l’informatique en nuage. Chacun s’accorde à dire qu’il y aura de grands gagnants et de grands perdants à la suite de ces changements.
  • Cependant, aucun consensus ne se dégage clairement quant aux sociétés et aux produits ou services qui sortiront gagnants de cette pandémie.
    • Par exemple, certains gestionnaires considèrent que l’essor des commerces alimentaires de détail n’est que temporaire et que ces entreprises restent structurellement en difficulté. D’autres gestionnaires renforcent ces positions.
    • Les avis sont également partagés concernant les détaillants de mode, certains gestionnaires ayant des opinions bien arrêtées sur les nouveaux détaillants de mode comme BooHoo, tandis que d’autres gestionnaires continuent à soutenir des sociétés robustes comme M&S et Next.

Banques du Royaume-Uni

  • Les banques du Royaume-Uni ont suspendu les dividendes et les rachats d’actions au moins jusqu’à l’automne. Cependant, les valorisations semblent maintenant suffisamment attrayantes pour s’y intéresser de plus près.


Actions mondiales et internationales

Conserver les titres gagnants a porté fruit, surtout pour les titres de croissance

  • Parmi les gestionnaires axés sur les titres de croissance, ceux qui ont misé sur un renforcement des titres gagnants ont surpassé ceux qui se sont positionnés en vue d’une reprise de la croissance cyclique. Les gestionnaires axés sur le long terme et les titres de croissance de qualité ont obtenu de bons résultats et ont fait peu de permutations.
  • Ceux qui ont réduit le risque cyclique ou l’effet de levier en ont bénéficié. Beaucoup d’entre eux ont amélioré le profil de qualité de leur actif de manière opportuniste.

Ceux qui ont misé sur l’énergie et les finances maintiennent leurs positions

  • De nombreux gestionnaires axés sur la valeur ne veulent pas ou ne peuvent pas faire de rotation. Ils ont déjà épuisé leurs budgets de risque ou souligné l’écart extrême entre les titres de valeur et ceux de croissance. D’autres gestionnaires ont profité du mouvement baissier généralisé pour accroître leur exposition aux titres de valeur tout en mettant l’accent sur la solidité du bilan.

La volatilité reste un obstacle pour beaucoup de stratégies quantitatives

  • Les stratégies reposant sur une faible volatilité et la réduction des risques ont donné de meilleurs résultats que les stratégies concurrentes.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

Les forts se renforcent

  • La plupart des gestionnaires axés sur la croissance pensent que les champions de la conjoncture économique qui a précédé la COVID-19 en sortiront plus forts. Certains s’inquiètent de voir la valorisation de ces actions augmenter, mais peu s’avancent à parier contre.

Rotations et préoccupations dans le secteur de l’énergie

  • Dans le domaine de l’énergie, certains gestionnaires désireux de maintenir leur exposition se tournent vers des acteurs de cycle court. D’autres pensent qu’il est trop tôt. Un investisseur expérimenté a estimé que le prix du pétrole ne se redresserait pas avant un an et demi et qu’il était donc trop tôt pour prendre une position.

Signaux contradictoires dans le secteur des assurances

  • Un certain nombre de gestionnaires axés sur les titres de base et de valeur détiennent des compagnies d’assurance à titre d’exposition aux services financiers et de solution de rechange aux banques, mais les assureurs dont les activités sont à taux variable subiront une pression sur leurs bénéfices en raison de la faiblesse des taux d’intérêt. Une grande partie de leur portefeuille garanti perdra probablement de l’argent.

Métaux précieux

  • Les investisseurs du secteur de l’or attendent de voir si les mesures de relance à l’échelle mondiale produiront de l’inflation (ce qu’ils espèrent). Les autres métaux précieux restent bon marché par rapport à l’or.


Actions japonaises

Des incertitudes sur le rythme de la reprise

  • Les avis sont partagés en ce qui concerne le rythme de la reprise économique.
  • De nombreux gestionnaires ont évité les secteurs de l’automobile et des machines, s’attendant à une reprise plus lente de la demande et à des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. La plupart des gestionnaires s’attendent à ce que la récupération des articles moins onéreux soit plus rapide.
  • Dans l’ensemble, les gestionnaires sont très attentifs à la capacité de survie des sociétés, tandis que la tolérance au risque varie selon les styles.

Les opérations des gestionnaires axés sur la valeur ont été mixtes

  • Certains ont ajouté du bêta à la suite de signaux de valorisation, tandis que d’autres ont adopté une position plus prudente et ont opéré des changements sans modifier leurs expositions globales aux titres de valeur et aux titres cycliques.

Les gestionnaires axés sur la croissance achètent des titres qui progressent dans la foulée de la distanciation sociale

  • Les gestionnaires axés sur la croissance dynamique, en particulier, ont manifesté un vif intérêt pour l’achat d’actions liées aux activités en ligne. Dans le même temps, les gestionnaires axés sur la croissance durable ont réduit leur exposition aux titres cycliques,
    tout en maintenant globalement les positions existantes.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

L’accélération des réformes dans les méthodes de travail suscite des occasions

  • De nombreux gestionnaires ont préféré les titres défensifs, tout en essayant de saisir les occasions de redressement. Les gestionnaires axés sur la croissance privilégient l’identification d’occasions parmi les actions des secteurs des activités en ligne et des soins de santé en raison de la situation actuelle des marchés. On s’attend à ce que cette pandémie entraîne une réforme plus rapide des pratiques de travail au Japon, ce qui pourrait avoir un retentissement positif sur les dépenses en technologies de l’information et un effet négatif éventuel sur la location de bureaux.
  • L’opinion positive sur les actions liées à la 5G est restée intacte en raison d’une plus grande visibilité de la croissance de la demande.

Risques liés à une deuxième vague

  • Certains gestionnaires ont dans un premier temps cherché à profiter de la reprise en Chine, mais ils se préoccupent depuis peu des risques associés à une deuxième vague d’infection à court terme, ainsi que des changements au niveau de la production à plus long terme.

Les incertitudes sont toujours là

  • Compte tenu de la multitude de facteurs inconnus, comme la durée de la pandémie et le contenu des plans de relance économique, les gestionnaires ont en grande partie évité de s’appuyer de manière excessive sur leurs analyses macroéconomiques. À ce stade, on s’attend à ce que le marché atteigne son point le plus bas au cours du premier semestre.


Actions d’actifs réels

Gestionnaires immobiliers mondiaux

  • Sur la base du rapport entre le prix et la valeur liquidative, les trois régions se négocient à des prix nettement inférieurs à la valeur liquidative. Les sociétés immobilières japonaises et de Hong Kong présentent les décotes les plus importantes.
  • Les gestionnaires se tournent vers les secteurs immobiliers qui sont susceptibles de profiter des restrictions imposées par la distanciation sociale et le confinement. Il s’agit notamment de centres de données (utilisation accrue d’Internet) et industriels (commerce électronique), ainsi que d’appartements (historiquement bien soutenus par le gouvernement). Pendant ce temps, les gestionnaires maintiennent une sous-pondération dans les hôtels, le commerce de détail et les logements pour personnes âgées.

Gestionnaires de titres des infrastructures mondiales

  • Le secteur de l’énergie intermédiaire a subi les contrecoups de la guerre des prix du pétrole de l’OPEP+ et de la destruction de la demande liée au coronavirus.
  • Dans les services publics, la tendance mondiale à la décarbonisation devrait continuer à alimenter la forte croissance des investissements dans les secteurs de l’énergie éolienne et solaire, du stockage des batteries et de la transmission.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

Accent sur la qualité

  • Sur le marché réglementé, une structure financière solide, des flux de trésorerie visibles et des équipes de gestion sont des éléments clés. Les gestionnaires prennent le temps d’analyser la durabilité des dividendes, en essayant d’éviter les interruptions de versement.
  • Les fiducies de placement immobilier (FPI) se sont désendettées après la crise financière mondiale, sauf en Europe. Cette situation a globalement permis d’améliorer considérablement la situation financière des sociétés. Cependant, elles n’ont pas été conçues pour faire face à plusieurs trimestres sans flux de trésorerie.

Les grands gagnants de l’adoption des services en ligne

  • Les mesures de distanciation sociale ont accéléré l’adoption de tous les services en ligne, au profit du secteur des produits industriels (commerce électronique) et aux dépens du commerce de détail.
  • Les centres et les tours de données sont des infrastructures indispensables pour le respect des règles de confinement.
  • Les effets à long terme sur les bureaux (utilisation, inversion de la densification) et les hôtels (voyages d’affaires alors que les gens se tournent vers des solutions virtuelles sous l’effet des restrictions actuelles) restent à voir.

Répercussions indirectes sur les soins de santé

  • Si l’impact de COVID-19 est le plus marqué dans les logements pour personnes âgées, les cabinets médicaux et les hôpitaux résistent mieux à la crise (malgré une baisse des interventions non urgentes très rentables).


Actions américaines à forte capitalisation

Les gestionnaires de tous les styles mettent l’accent sur la qualité financière

  • Quelle que soit leur philosophie, les gestionnaires délaissent les actions à fort effet de levier dans les secteurs cycliques, le secteur de l’énergie en étant un bon exemple.

Les gestionnaires axés sur la croissance visent une croissance supérieure

  • Les gestionnaires axés sur la croissance augmentent la part des actions présentant un potentiel de croissance des revenus et des bénéfices plus élevé.

En quête de valeurs délaissées

  • Les gestionnaires ciblent les groupes qui ont fortement chuté, comme les produits industriels, pour dénicher des actions qui ont une meilleure visibilité en matière de bénéfices relatifs.

Le secteur de la consommation discrétionnaire présente-t-il des occasions à saisir?

  • Alors que les dépenses de consommation sont menacées, les gestionnaires voient une occasion d’obtenir un alpha dans la sélection des actions au sein du secteur de la consommation discrétionnaire, car les répercussions de la crise COVID-19 seront très différentes parmi ses nombreux sous-secteurs.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

Réévaluation des risques et de la solidité du bilan

  • Bien que les gestionnaires de tous les styles mettent l’accent sur la qualité financière, les gestionnaires axés sur la valeur sont particulièrement attentifs aux bilans compte tenu de la prépondérance des actions cycliques dans leur sphère. Les gestionnaires axés sur la valeur analysent la liquidité, le type et les conditions des clauses restrictives afin de déterminer la durabilité des flux de trésorerie en cas de ralentissement économique prolongé et de baisse de revenus des sociétés. Les gestionnaires se préoccupent également de la durabilité des dividendes.

Occasions dans le secteur des soins de santé

  • De nombreux gestionnaires estiment que l’amélioration de la confiance des investisseurs dans les soins de santé se poursuivra, bien que le secteur ait été mis à mal au cours des dernières années électorales, les investisseurs envisageant la possibilité d’une réglementation accrue. Alors que certains segments du secteur de la santé sont fragilisés par la crise actuelle, en particulier les fabricants de dispositifs médicaux qui fournissent des données pour les interventions non urgentes, le secteur bénéficie d’un regain d’intérêt dans le contexte de la crise de la COVID-19.

Une période incertaine pour l’énergie

  • Les gestionnaires ont réduit leur exposition au secteur de l’énergie. Alors que les actions des sociétés à grande capitalisation du secteur de l’énergie ont de meilleures capacités de survie que celles de leurs homologues à petite capitalisation, le délai d’obtention d’un retour sur investissement positif a été considérablement rallongé en raison de la faible dynamique de l’offre et de la demande des prix du pétrole.
  • Les gestionnaires axés sur la valeur et ceux qui intègrent les valorisations examinent des scénarios dans lesquels les bénéfices de l’année en cours sont nuls ou fortement dégradés afin d’évaluer la marge de sécurité.


Actions américaines à faible capitalisation

Les gestionnaires axés sur la croissance réduisent leur exposition aux titres les plus performants

  • La technologie et les soins de santé se maintenant généralement par rapport à l’ensemble du marché, les gestionnaires axés sur la croissance qui en ont tiré profit ont reconnu que les valorisations étaient excessives et ont réduit le poids de ces deux secteurs, tout en conservant une surpondération. Les gestionnaires de croissance opportunistes ont renforcé leurs positions dans les titres cycliques performants (par exemple, les produits industriels et les transports).

Les gestionnaires axés sur la valeur détournent leur attention du secteur de l’énergie

  • Avec l’effondrement de l’offre et de la demande sur les marchés du pétrole, les gestionnaires axés sur la valeur qui surpondéraient le secteur de l’énergie depuis un certain temps ont réduit leur exposition. Les gestionnaires sans exposition préalable au secteur de l’énergie n’ont pas exprimé d’intérêt pour ce secteur, malgré l’effondrement des valorisations.

Les gestionnaires sont opportunistes au niveau des marges

  • Les gestionnaires de tous les styles axés sur la croissance et la valeur ont manifesté un certain degré d’opportunisme dans les secteurs durement touchés par la COVID-19, à savoir les restaurants bien capitalisés et les actions du secteur de la consommation.
Point de vue des gestionnaires sur l’incidence du coronavirus

La loi du plus fort

  • Les gestionnaires de titres à faible capitalisation se sont largement concentrés sur la survie de leurs portefeuilles pendant une période de deux à trois trimestres de fermeture économique. Les gestionnaires mettent l’accent sur la qualité des bilans, les clauses restrictives favorables et la réduction de l’exposition aux sociétés présentant un levier financier élevé. Même les gestionnaires qui possèdent une expertise dans l’analyse des titres de créance à rendement élevé sont moins enclins à détenir des titres dont la note est inférieure à BB.

L’énergie toujours en proie à l’incertitude

  • Les gestionnaires ont pratiquement tous réduit ou liquidé leur exposition au secteur de l’énergie. Beaucoup ont qualifié le secteur de non analysable, invoquant la mauvaise dynamique de l’offre et de la demande des prix du pétrole. Même la plupart des gestionnaires axés sur la valeur profonde ont réduit leur exposition au secteur de l’énergie ou ne l’ont pas augmenté en dépit de la hausse des escomptes de valorisation.

Les actions à moyenne capitalisation tombent en désuétude

  • Les gestionnaires trouvent globalement de nouvelles idées de placement qui étaient auparavant des titres à moyenne capitalisation trop importants en termes de capitalisation boursière pour être détenus. Certains gestionnaires ont indiqué que la qualité supérieure des titres à grande capitalisation était plus attrayante que celle des titres à petite/micro capitalisation qui risquent de ne pas survivre à un ralentissement prolongé.

Potentiel sélectif

  • Parmi les sous-secteurs de la consommation discrétionnaire, les gestionnaires axés sur la croissance et la valeur sont susceptibles d’acheter des titres dans le secteur de la restauration, mais en procédant de manière sélective, c’est-à-dire en investissant dans des sociétés disposant de suffisamment de liquidités pour faire face à un arrêt économique temporaire. Les gestionnaires axés sur la valeur profonde étaient prêts à investir dans des secteurs plus durement touchés comme la vente au détail spécialisée, les parcs à thème et les compagnies aériennes.

Les réductions de dividendes sont-ils pris en compte?

  • Une réduction des dividendes est largement attendue, mais les points de vue des gestionnaires sur ses retombées sur le marché ne sont pas les mêmes. Les gestionnaires axés sur la valeur profonde sont prêts à voir au-delà des réductions de dividendes et affirment que les réductions des dividendes étaient déjà en grande partie reflétées dans les cours après la liquidation du premier trimestre. Les gestionnaires axés sur la qualité ont éliminé plus rapidement les actions qui risquent de réduire les dividendes..

Résultat

Si la pandémie de coronavirus a fait chavirer l’économie mondiale, une réouverture graduelle et le retour à des conditions semi-normales devraient déboucher sur des jours meilleurs. Alors que le monde émerge lentement du confinement, nous pensons que les occasions ne manqueront pas sur les marchés boursiers, mais que celles-ci pourraient se révéler très différentes de ce qu’elles étaient avant la pandémie. Pour cerner ces pistes de rendement supérieur, il faudra surveiller de près les points de vue des gestionnaires spécialisés alors que le monde traverse une période sans précédent. Nous sommes toujours résolument engagés à vous tenir au courant des dernières observations de l’ensemble des gestionnaires.


1 Le bêta est une mesure de la volatilité d’une action par rapport à l’ensemble du marché.
2Le taux d’absorption des liquidités est le taux auquel une société épuise ses réserves de trésorerie ou son solde de trésorerie.